Psychanalyse
Dire tout ce que l’on sait…
Souvent la séance commence par « je ne sais pas ce que je vais vous raconter aujourd’hui ! » Ce qui va se dire, c’est juste ce qui est là, conscient, vécu. Ce récit de vie déjà soulage l’analysant, il lui permet de se rassembler, de mettre en mots ce qui, dans la vie de tous les jours, passe souvent inaperçu, peut-être tout simplement par manque de temps pour s’y attarder. Il lui permet de faire l’expérience d’être entendu dans un monde où il est rare de l’être. Entendu sans aucun jugement, juste entendu pour qu’il puisse aller plus loin en lui, dans la confiance. Expérimenter ensuite la confiance, c’est-à-dire être reçu dans les limbes de son intériorité, comme cela ne s’est pas fait en son temps, ou bien mal fait. Ce processus permet de se re-construire dans son authenticité.
Et, enfin, dire ce que l’on ne sait pas,
Parce qu’en effet, un jour, au cours de l’analyse, il y a cette surprenante révélation qui jaillit. Unique. Un lien qui se fait avec ce qui était enfoui et formait une sorte de magma, ce que l’on appelle l’inconscient, ce qui est non-su, mais terriblement puissant dans ce qui nous fait ressentir, agir, penser, désirer…
L’analyse est réservée aux curieux, aux aventuriers qui veulent savoir ce qui les agit, ce qui les fait avancer dans la vie. Réservée à ceux qui veulent agrandir la part de libre-arbitre que réduisent les conflits névrotiques intimes. Réservée à ceux qui refusent d’être objet de leurs pulsions et encore davantage d’être objet d’une thérapie dans laquelle l’individu est considéré comme une machine que l’on pourrait régler en appliquant des techniques invariables et mesurables. Donc réservée à chacun d’entre nous…
Ainsi peut-on dire d’une manière un peu provocante : « et, incidemment, leur vie s’améliore ! » Car cela prendra le temps qu’il faut, et c’est au fil de cette aventure que la vie de l’analysant s’accorde de mieux en mieux à son désir.